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Les routiers de l'espoir

Documentary, by Bamba DIOP (Senegal)

African Touch Studios (Cameroon)

90 minutes
development stage

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Synopsis

Sorry, translation under way.
Lamine, 39 ans, grand, généreux, bon vivant, est un convoyeur de voiture malien au sourire contagieux. Régulièrement, Lamine part d’Europe avec une voiture qu’il ramène en Afrique afin de la revendre dans son pays d’origine, le Mali. En chemin, Lamine rencontre des candidats à l’immigration qui souhaitent renoncer à leur rêve d’Europe. Fautes de moyens souvent, suite à plusieurs années de souffrance sur la route, également, ils veulent désormais rentrer chez eux. Alors Lamine, les prend dans sa voiture qu’il a baptisé « Au revoir la France » et les avance sur la route du retour où désormais naissent d’autres espoirs.

Director's note

Sorry, translation under way.
Dès mon adolescence à Thiès, au Sénégal, j’assistai en silence au départ de nombre de mes pairs. Qu’il soit légal ou clandestin, ils se préparaient à un voyage de milliers de kilomètres pour rejoindre le salvateur sol européen. Guerres, épidémies, dictatures, corruption endémique et crises économiques annihilent le rêve de s’épanouir sur ses propres terres. Au Sénégal ou ailleurs, le lot de ceux qui restent est alors de s’habituer au phénomène migratoire jusqu’à ne plus guère le remarquer. Pourtant, de part et d’autre de la Méditerranée, le constat est manifeste : nous avons besoin de décrire et montrer la migration. Réseaux sociaux, presse, télévision, littérature ou cinéma : la culture ne tarit pas de mots. Parfois d’une grande éloquence, ces récits naissent bien souvent de regards occidentaux. J’ai plusieurs fois eu le sentiment qu’il manquait comme une clef à certains d’entre eux et sans doute en particulier dans le cinéma documentaire. Bien souvent, la pièce manquante me semblait être l’intériorité du récit et la présence d’un « Je ».
En 2013, je rencontrai par hasard Lamine Camara, dont l’activité principale était le convoi de vieilles voitures françaises jusqu’à son Mali natal. Sur ce long trajet, il rencontrait des candidats à l’immigration bloqués aux portes de l’Europe depuis parfois des années. Si certains souhaitaient rentrer, Lamine les faisait grimper dans sa voiture pour les rapprocher de chez eux. Dans les récits que films et livres nous offraient, qu’en était-il du retour ? Immédiatement, l’histoire de Lamine me séduit par sa cinégénie. Surtout, j’y vis la promesse d’un récit qui, dans le discours poli
NOTE D’INTENTION
tique comme dans le ton qu’il emploierait, ferait un pas de côté. À rebours du misérabilisme, ce trajet offrirait une vision toute en nuance et proposerait une fenêtre sur les sentiments ambivalents que ressentent ceux qui quittent leur pays pour une autre terre. Surtout, il serait tourné vers une issue forte et joyeuse : épuisés par une errance douloureuse en des territoires hostiles, ces jeunes Subsahariens doivent se réparer. Puisqu’ils devront finalement s’établir dans leur pays, ils doivent penser à l’après et esquisser un projet de vie. De désir de cinéma, l’idée de suivre Lamine et ceux qu’il transporte est alors devenue obsession.
Ceux que j‘ai vu rejoindre l’« eldorado » pensent trouver le paradis quand c’est parfois l’enfer qui les attend. Pendant ce temps, le mythe européen continue d’agir sur ceux qui restent ; car l’occident fascine par son opulence matérielle, ses immeubles ou ses voitures. Les victimes de la mal gouvernance savent bien que l’Europe respecte mieux les libertés individuelles, que la corruption y est plus contenue et la démocratie plus solide. La force des images à la télévision et sur Internet envoûte alors ces jeunes de pays moins nantis et les rend fou. Héritage colonial, le rêve s’est gravé dans l’imaginaire de tout un continent. De retour d’Europe pour les vacances, grands frères et grandes sœurs crânent en grosses cylindrées. Ils apportent avec eux les gadgets scintillants qui achèvent de convaincre que tout va pour le mieux là-bas et enrubannent le mythe. Maillon après maillon, c’est donc toute une mécanique qui parvient à convaincre la jeunesse que « la seule solution est de partir ». Nombre de nos compatriotes ont ainsi perdu leurs identités, leurs cultures, leurs religions ou leurs familles. Ironiquement, ce sont souvent les séquelles de l’expérience migratoire qui empêchent le retour. Il faudrait pour cela se réveiller, s’extraire du rêve et se confronter aux questions douloureuses. En suivant le chemin de personnages qui ont fait le courageux choix du retour, c’est cet éveil qui fait l’objet de ce film.
Je rencontrai donc Lamine en 2013. En 2014, je me mariai avec une française qui résidait elle-même à Londres. Quelques an
nées et deux enfants plus tard, moi qui n’avais jamais voulu rester plus d’un mois en Europe me voyais m’installer à mon tour en Grande-Bretagne. Depuis, ma vie est ballotée entre des voyages à Dakar qui me semblent toujours trop courts et un quotidien londonien qui souffre de mes absences. Je suis désormais un privilégié aux yeux de ma communauté car, c’est indéniable, avoir un pied en Europe et un autre en Afrique est un avantage. Pourtant, quittant à mon tour mon pays, je me suis trouvé assailli par de nombreuses questions sans réponses. Ce sont elles qui me permettent de me sentir à mon aise pour confronter mes audiences en Europe, en Afrique et ailleurs à des questions difficiles : quand une jeunesse est contrainte d’abandonner son pays pour des cieux qu’elle croit plus cléments, elle en empêche de fait le développement. Si tout le monde s’en va, qui construira le futur de notre chère Afrique ? Lamine aussi a connu l’expérience migratoire. Plusieurs années de misère en Espagne et en France l’ont décidé à rentrer vers des cieux, sinon plus cléments, du moins familiers : chez lui, au Mali. Depuis, il s’est fait l’apôtre du retour et, plus encore, du maintien de la jeunesse dans ses terres natales. Il est bouleversé par le délaissement de son pays et par le sort des immigrés en terres européennes et ailleurs. Que certains perdent la vie pour rejoindre un fantasme relève pour lui de la tragédie et cette catastrophe endémique prendrait sa source dans un idiot malentendu. Puisque la prévention pourrait alors tout éviter, Lamine est toujours prêt à débattre et ameuter les foules. Avec ce film, j’espère offrir à cette prise de conscience un espace pour se déployer.
Nous suivrons donc Lamine et ses compagnons durant leur trajet à travers le Sahara. Ce film sera un road-movie, une invitation au voyage et à la découverte de nouvelles perspectives. La voiture de Lamine offre un radeau de survie pour les candidats au retour. C’est entre ses cloisons qu’ils traversent les milliers de kilomètres qui les séparent de leur foyer. C’est aussi sur ces sièges qu’ils doivent imaginer la suite. Rentrer, en effet, signifie se confronter à la déception d’une famille qui a travaillé dur pour le départ et
peine souvent à comprendre l’insuccès. Ces voyageurs sont souvent pétris des traumatismes du parcours. La honte de l’échec, surtout, occupe les corps et les esprits. La voiture leur offre alors un sas de transition entre l’épreuve de l’aller et celle du retour. Dans cette bulle protectrice, leurs échanges sonneront comme des lettres de voyageurs en détresse, des messages S.O.S aux familles et aux autorités de leurs pays mais aussi aux autres candidats au départ. Ils s’y raconteront eux-mêmes et pour eux-mêmes. Je souhaite donner à voir les failles de ces personnages, saisir ce qu’il leur reste de confiance et d‘espoir. Ce trajet, ces rencontres et, je l’espère, ce film, constitueront pour eux des premiers pas vers une réhabilitation.

Producer's note

Film fact sheet

Title Les routiers de l'espoir
Category documentary
Duration 90 minutes
Director Bamba DIOP
(Senegal)
Producer in charge African Touch Studios
(Cameroon)
Film languages french
Filming locations
Stage ra qéirybccrzrag
The project seeks
Budget XXX XXX
Secured funding XXX XXX
Coproducers own funds XX XXX
Supported by
OIF
Available elements

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