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Vodou

Cinema fiction, by Wilmarc VAL (Haiti)

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90 minutes
writing stage

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Thomas (32), d’origine franco-haïtienne, et Jeanne (29), haïtienne, s’aiment, mais doivent se séparer quand la jeune femme, ingénieur agronome, décide de retourner en Haïti pour aider son pays et retrouver sa famille. Jeanne propose à Thomas de la suivre mais l’astrophysicien qui n’a pas d’attache avec Haïti, préfère continuer ses travaux sur les trous noirs en France. Quelques semaines plus tard, Thomas reçoit un coup de file qui lui annonce la mort de Jeanne. Dévasté, il se rend en Haïti pour assister aux funérailles. Il découvre l’endroit où Jeanne vivait, quelque part proche de Dessalines, au milieu des rizières et des montagnes. Thomas rencontre également la tante de Jeanne, une « Mambo », prêtresse vodou, fédérant autour d’elle une communauté de femmes au passé difficile. Le lendemain de l’enterrement, dans la forêt où Jeanne menait un projet de reboisement, Thomas l’aperçoit Jeanne. Il croit d’abord devenir fou, mais après l’avoir revue, il acquiert la conviction que Jeanne n’est pas morte. Pour retrouver celle qu’il aime, Thomas est prêt à tout. Il part la chercher dans le monde du vodou et de la zombification. Un voyage qui lui permettra de se reconnecter à ses racines.

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Synopsis

Director's note

Sorry, translation under way.
Ma mère m’a raconté que lorsqu’elle vivait encore en Haïti, elle a pu parler avec sa grandmère, Déhina, bien que celle-ci soit morte depuis plusieurs années, grâce à la cérémonie vodou des Draps blancs. Avec une émotion encore perceptible, ma mère me l’a affirmé : convoquée derrière ce drap, mon arrière-grand-mère était bien là ! C’était sa voix et Déhina lui a dit des choses qu’elle seule pouvait savoir. Elle lui a même parlé de moi, alors qu’elle ne m’avait pas vu naître. Ce récit de conversation à travers l’au-delà, se heurtait à mon éducation cartésienne occidentale, mais m’intriguait au plus haut point. Depuis, une question me hante : qu’est-ce qui survit à la mort ?
J’en ai moi-même fait l’expérience ces derniers temps, notamment en tournant mon court métrage documentaire Brave. Avant d’arriver en France, j’ai vécu les quatre premières années de ma vie accroché aux jupons de ma grand-mère Clairinsa. Je l’appelais même « maman », car elle remplissait ce rôle, en lieu et place de ma mère, encore trop jeune à l’époque. Clairinsa était une cultivatrice de riz, mais surtout une prêtresse vodou reconnue. Grâce à l’argent qu’elle récolta en s’endettant et aux sorts magiques qu’elle prépara pour faciliter notre périple, elle nous fit, ma mère et moi, émigrer vers la France pour fuir la misère d’Haïti. Nous ne l’avons jamais revue. Nous n’avons jamais pu lui dire merci. En préparant mon film Brave, j’ai retrouvé une seule et unique cassette audio parmi celles que ma mère et ma grandmère avaient pour habitude de s’envoyer pour échanger des nouvelles entre la France et Haïti. Dedans, en pleine cérémonie vodou, une voix vigoureuse, oubliée, mais tellement reconnaissable, s’adressait directement à moi. Il s’agissait de la voix de Clairisna, ma grand-mère, qui me disait qu’elle était toujours là et qu’elle veillait sur moi. Plusieurs autres fois, sur ce projet ou à d’autres moments de ma vie, j’ai senti sa présence. Malgré mon esprit rationaliste, qui me pousse à penser que ce ne sont que des croyances ou des synchronicités heureuses, j’ai l’impression que quelque chose survit à la mort... l’amour.
C’est cette idée que je souhaite essentiellement creuser dans ce film. Thomas, un brillant scientifique, va être guidé par l’amour de Jeanne, sa bien-aimée disparue, vers ses racines, vers une renaissance. Avec ma co-autrice, nous avons construit ces deux personnages comme deux parties de moi-même à réconcilier. Thomas, pur esprit, froid, est tourné vers le ciel dans lequel il pense trouver toutes les réponses. Alors, que Jeanne, passionnée, vibrante, est enracinée dans la terre. Lorsque ma famille me racontait toutes ces histoires liées au vodou, je les reléguais, parfois de manière condescendante, au rang d’élucubrations. Mais petit à petit, j’ai compris qu’il s’agissait juste d’un autre langage pour parler des choses. Je voudrais que ce périple permette à Thomas de s’ouvrir à une approche plus sensible du monde qui l’entoure. Sans en faire un cartésien qui devient croyant, il va accepter, guidé par l’amour, la part d’inexpliqué de la vie, l’existence d’un ailleurs. Comme une sorte de réconciliation entre l’héritage mystique de ses origines et les certitudes héritées de son mode de penser occidental.
Depuis quelque temps, je m’efforce de me rapprocher de mes racines. Voilà le mouvement que je souhaite donner au film, celui d’une plongée, d’un enracinement, vers le sensible, vers la terre, mais pas n’importe laquelle... vers une terre magique. Je parle évidemment d’Haïti. Sous nos latitudes occidentales, les médias nous abreuvent d’images de violence, de pauvreté, de corruption, de catastrophes naturelles, au sujet d’Haïti. Mais cette île reste avant tout une terre de magie. Sans masquer le reste, c’est cet aspect d’Haïti que je veux explorer ici. Je veux montrer les rares lieux dans ce pays dévasté où les esprits pourraient encore se cacher : épiant dans la nature tropicale luxuriante, tapis dans la brume matinale ou les herbes hautes des rizières, serpentant dans un cours d’eau, faisant danser les feuilles des arbres et surtout dans le regard de ceux qui y croient.
J’ai revu en rentrant tourner mon film Brave, là au milieu des rizières et des montagnes, ce petit village où je suis né, fait de petites maisons en terre cuite dont certaines sont décorées d’iconographies représentant les divinités vodou. J’y ai aussi retrouvé le groupe fondé par ma grand-mère. Il s’agit essentiellement de femmes qui ont fui un passé douloureux pour trouver refuge auprès « Loas » (esprits). En voyant ces endroits chargés de mysticisme, la force de ces rites, la profondeur du regard des gens, j’ai senti naître l’envie d’ancrer cette fiction dans le réel. Ainsi je souhaite, tout en gardant la trame fictionnelle assurée par l’enquête, immerger mes quelques comédiens, dans cette vraie communauté, avec de vraies cérémonies vodou.
Ce film est aussi une manière de parler d’un autre rapport à la mort. Alors qu’en Occident, on essaye de la tenir à distance, en Haïti, la mort fait partie du quotidien. Les
enterrements sont des rites sociaux qui rassemblent la communauté. On veille les morts, on prend soin d’eux, on mange en leur compagnie, on les accompagne jusqu’à leur dernière demeure, puis on les honore. Morts et vivants cohabitent ainsi selon des rites ancestraux. La porosité de la frontière entre la vie et la mort s’exprime aussi à travers la figure du zombie. Le zombie, loin des stéréotypes perpétrés par le cinéma horrifique, est ancré dans la réalité haïtienne. Ma mère me raconte souvent qu’il n’est pas rare de croiser un zombie en Haïti. Elle-même en a vu plusieurs fois. La zombification, pratique où l’on administre à une personne une drogue reproduisant les effets d’une mort clinique pour ensuite la « réveiller » et l’asservir grâce à des drogues et par la violence, tient plus de l’esclavage que de la magie. Toutes ces pratiques montrent surtout comment, dans la perception haïtienne, la mort n’est pas considérée comme une fin en soi, mais plus comme un passage vers autre chose... de l’autre côté du drap blanc.
Pour moi le cinéma n’est pas un moyen d’affirmer, mais de questionner. C’est un laboratoire grandeur nature où je peux réunir et confronter des choses. J’adore me plonger dans un sujet, enquêter, expérimenter et en chercher les vérités cachées. Ici, je convoque et sonde ce vodou lié à mon histoire. J’interroge ma propre croyance. Peutêtre qu’au fond, en faisant ce film, en remontant la rivière de mes origines, je cherche à en savoir plus sur l’après. À savoir si par-delà le monde visible et par-delà la mort, il y a quelque chose. Sans doute un moyen pour dire à ma mère que nous avons bien fait de partir, que nous reverrons ma grand-mère, quelque part, de l’autre côté du drap blanc et qu’on pourra enfin lui dire merci.

Producer's note

Film fact sheet

Title Vodou
Category cinema fiction
Duration 90 minutes
Director Wilmarc VAL
(Haiti)
Producer in charge
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Film languages creole
First or second film Cerzvre Svyz
Filming locations
Stage ra épevgher
The project seeks Pbcebqhpgrhe
Supported by
OIF
Available elements Fpéanevb ra senaçnvf

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