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Aujourd'hui, un sentiment anti Français se propage sur le continent africain. En 1958, par le NON de Sékou Touré opposé au référendum du Général de Gaulle, la Guinée s'était déjà séparée de la France. Ce mot du Responsable Suprême de la Révolution annonce le début de la fin d'une France en Afrique. Quelles sont les paroles de ce père fondateur de la souveraineté nationale africaine mythifié par une nouvelle génération d'activistes ?
Director's note
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Enfant, certains dimanches, quand la voix étincelante du griot Sory Kandia Kouyaté me réveillait et que le fumet du poulet à la sauce arachides envahissait ma chambre, je comprenais que je devais m'attendre à une longue journée. Mon père était mélancolique, il pensait à sa Guinée natale. Après une matinée au rythme de la kora et un repas exotique qu'il s'efforçait de confectionner, son sourire sans joie suspendait l'animation dominicale. Je passais ces jours à imaginer une Afrique inaccessible et rêvassais en lisant Keita et son petit guépard, le livre de jeunesse qu'il m'avait offert. Après ses études en France, mon père était interdit de retourner dans sa patrie d'origine. Diplômé de l'enseignement supérieur, marié avec une Française, il représentait tout ce que Sékou Touré, le nouveau dirigeant d'une colonie fraîchement indépendante, méprisait. J'en veux toujours à l'homme qui a blessé mon père, tué des dizaines de milliers de Guinéens et couvert d'une chape de plomb son territoire pendant 26 ans. Malgré tout, je ne peux pas m'empêcher d'être séduit par ce personnage aux multiples facettes, connu et méconnu, adoré ou détesté, car il a un don remarquable : une redoutable éloquence. Lorsque cet orateur hors pair africanise les valeurs universelles, incarne la volonté de justice, de libération, d’égalité entre les peuples, il est captivant.