Pro access

You do not have an account yet

You are a producer, distributor, TV, platform, festival, agent, advertiser or sponsor ?
OuiCoprod was made for you.
To facilitate your connection with producers from the ACP Countries (Africa, Caribbean, Pacific) looking for partners.

Create you PRO ACCESS to visualize the artistic, financial & legal data available on each project, and contact directly their executive producers.

CREATE MY PRO ACCESS

Serenade

Documentary, by Keziah JEAN (Haiti)

L'Autre Regard Film Production (Haiti)

70 minutes
development stage

Request for accreditation

Synopsis

Sorry, translation under way.
Éric et Silvio deux frères non-voyants, et Rodrigue leur acolyte, jouent de la musique troubadour chaque jour au cœur d’un ghetto à Port-au-Prince, là où ils vivent. Fous de leur musique, les habitants du quartier décident d’organiser à chaque fête populaire une soirée musicale. Éric croit qu’il peut retrouver la vue, et avec l’argent collecté lors de ces soirées, il espère consulter un nouveau médecin.

Director's note

Sorry, translation under way.
En 2021, alors que je réalisais un documentaire institutionnel dans une école communautaire à Delmas 62, au cœur d’un ghetto appelé Audan, j’ai fait la connaissance d’un groupe de musique appelé Bèl Fréché, composé de trois amis, dont deux frères non-voyants, Éric et Silvio. Ce groupe « troubadour », un style traditionnel haïtien, semblait être connu de tout le quartier.
Quand ils ont commencé à jouer, j’ai d’instinct posé ma caméra et je me suis mise à danser. J’étais aspirée par la performance et l’énergie musicale du groupe et ses rythmes habités. C’est Fresly, le directeur de l’école avec qui je travaille dans le ghetto qui m’a ensuite présentée à eux. Je me suis approchée d’Éric sans lui parler, et j'ai été surprise de l’entendre m’assurer que j’étais de grande taille, et qu’il pouvait identifier les couleurs de mes vêtements. J’ai compris plus tard qu’Éric est en réalité très malvoyant, et que sa vue se dégrade au fil du temps. Je suis née à Jacmel dans le sud d’Haïti dans un environnement artistique, mon attachement à la musique est très profond. Toute mon enfance, j'ai vu et entendu mon père dispenser des cours de guitare et de solfège aux jeunes de son église. J’ai commencé à apprendre le violon alto très jeune et j’ai progressé très rapidement. Dans ma famille, on prenait un réel plaisir à improviser avec mon père et mon frère violoniste, on partageait un sentiment de bien-être et d'épanouissement. J’ai reconnu cette même cohésion musicale au sein du groupe Bèl Frèchè. Leur passion pour la scène et leur vitalité s'expriment dans l’énergie de chaque morceau de musique, dans leurs gestes précis et sensibles.
Rapidement, un lien se crée avec ces musiciens que je croise régulièrement. Un jour, à la fin d’un concert, Éric me raconte son désir d’aller voir un bon médecin. Je lui demande comment il va s'organiser pour cette visite, aura-t-il assez d'argent pour une intervention chirurgicale s'il le faut ? Il me répond qu’il économise un peu d’argent sur son revenu quotidien. Quand je me rends dans ce ghetto, les souvenirs des camps de réfugiés après le tremblement de terre de 2010 me reviennent à l’esprit. J’ai travaillé pendant plus de quatre ans dans l’un des plus grands camps en Haïti, le camp de PétionVille. C’était la première fois que je me familiarisais avec des personnes qui faisaient partie d'un milieu très défavorisée.
Quand j’ai fini mes études de cinéma, j’ai commencé à travailler comme documentariste dans une organisation, mais je ne m’y sentais pas complètement à ma place. Lors de mes missions dans les camps de réfugiés, je trouvais une liberté que je n’avais pas connue jusque-là. Je passais du temps avec des enfants, des mères, des jeunes femmes. Rapidement je m’y suis fait des amis
3
poètes, nous avions les mêmes rêves, la même conception du monde. Cela m’amenait à passer le plus clair de mon temps là-bas. Je vivais au jour le jour une autre facette de la vie de ces gens : l’entraide, l’envie de vivre, le partage et surtout et malgré tout, la tendresse.
J’avais nourri l’envie de filmer la vie de quelques jeunes qui se regroupaient au beau milieu du camp pour se divertir, chanter, danser. Mais à ce moment-là, mes contraintes quotidiennes ont pris le dessus.
Ce désir m’est revenu en rencontrant le groupe Bèl Frèchè, dont les refrains sont tout de suite venus m’entêter. Au ghetto, comme dans les camps, tout ce que j’observe me fascine : les jeunes qui chantent ensemble sur les arbres, des hommes qui jouent au domino. Des enfants qui dessinent, une maman à l’aube coiffant sa fille qui va à l’école, éclairées par une lampe accrochée à une chaise, une jeune fille qui vend des cacahuètes au bout de chaque ruelle, une petite école avec quelques bancs où tous les enfants essaient de rester concentrés. Malgré leur manque de confort, je les vois s'accrocher pour recevoir le pain de l'instruction.
En Haïti, les gens ne sont même plus conscients de leur misère, tant elle est devenue normale. Pourtant, même chez des personnes qui souffrent depuis la naissance, je vois que les visages s’éclairent, quand une lueur de vie subtile mais puissante déborde soudainement de plénitude. Des moments où on se dit que la vie devrait toujours être comme ça.
Je veux donner à voir cette autre facette de la vie des plus démunis ; comment ils parviennent à résister, à poursuivre leurs objectifs et à maintenir leurs rêves éveillés malgré les difficultés quotidiennes et les épreuves de la vie ?
À travers le portrait de ces frères non-voyants de grand talent, je souhaite montrer toutes les réalités d’un peuple qui n’a plus que la foi, au sens large, comme moteur d’action.
Au rythme des Sérénades endiablées, ou qui apaisent, se croisent la conviction d’Éric dans le fait de retrouver la vue, l’espoir d’un quotidien meilleur que Silvio va chercher à l’église, et ma foi dans les pouvoirs du cinéma comme lieu de rencontre et de transformation.

Producer's note

Film fact sheet

Title Serenade
Category documentary
Duration 70 minutes
Director Keziah JEAN
(Haiti)
Producer in charge L'Autre Regard Film Production
(Haiti)
Film languages creole
Filming locations
Stage ra qéirybccrzrag
The project seeks
Budget XX XXX
Secured funding X XXX
Coproducers own funds X XXX
Supported by
OIF
Available elements

Create an account or login to read the blurred information.