Director's note

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J’ai découvert Mamadou N’Diaye au hasard de mes pérégrinations sur les réseaux sociaux lors du confinement de mars 2020. Une publication de quelques lignes renvoyait vers un article Wikipédia relatant le parcours atypique de ce Sénégalais aujourd’hui enterré à Roubaix… à 4 kms de chez moi !
Intriguée et passionnée, j’écumais en 3 jours tout ce qu’on pouvait trouver au sujet de l’Homme aux 90 000 guérisons : articles de presse, reportage radio sur France Culture, extraits d’émissions TV…
J’apprenai que ce fut à la faveur de la découverte d’un étonnant vitrail à son effigie en mai 2018 dans un dépôt vente de la métropole lilloise - vitrail aujourd’hui exposé au musée La Piscine de Roubaix - que Mamadou N’Diaye et son histoire fabuleuse sont ressortis d’outre-tombe et que les nombreuses personnes l’ayant rencontré ont témoigné de l’impact immense qu’il a eu dans leurs vies.
J’ai alors rencontré, entre autres, l’auteur de la biographie de 2018 « Mamadou le Guérisseur de Roubaix », le conservateur du Musée La Piscine puis surtout Achiel de Vuyst – 81 ans – ancien assistant et meilleur ami de Mamadou et les deux filles cachées de ce dernier avec lesquels j’entretiens désormais des liens étroits.
L’histoire de cet homme débarqué dans le Nord de la France n’est pas sans faire résonnance avec la propre histoire de mon père arrivé d’Haïti dans les années 70, à Lille. Là pourtant s’arrête de prime abord la comparaison et pour cause : il ressort des différentes recherches qui ont été faites sur Mamadou N’Diaye que ce dernier a été le PREMIER Noir à Roubaix, une ville qui compte aujourd’hui plus de 54 nationalités. Par ailleurs, mes grands-parents et ma mère étant eux-mêmes Roubaisiens, quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre qu’eux aussi connaissaient la réputation de ce Mamadou, véritable sommité locale de l’époque !
La Chiropractie : s’il s’agissait d’une pratique que je méconnaissais jusqu’alors, il n’en reste pas moins que le fait que Mamadou N’Diaye arrive à des résultats auxquels la médecine traditionnelle ne parvenait pas, me toucha particulièrement. Cela, combiné au contexte de la crise sanitaire covid-19 et à la méfiance de la médecine traditionnelle vis-à-vis des traitements alternatifs, m’a fait souligner avec sarcasme l’omerta à laquelle l’ordre (médical) en place souhaite parfois réduire voire discréditer certains praticiens en avance sur leur temps.
Mais je ne me lancerai pas ici dans un débat de la contemporanéité de cet état de fait.
Il s’avère que les déconvenues judiciaires (7 procès !) auxquelles Mamadou N’Diaye a dû faire face, ont permis – par l’entremise de son avocat le député Maître André Diligent – la reconnaissance de la chiropractie. Rien que cela est considérable : c’est grâce à un homme Noir, Africain, qu’aujourd’hui les chiropracteurs Français peuvent exercer en toute légalité !

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