Director's note

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Depuis 2012, le Mali fait face à une crise sans précédent qui menace son existence en tant qu’État-Nation. Multiforme, cette crise sécuritaire s’est emparée du fait religieux et s’est étendue à toute la partie septentrionale du pays. Les différents groupes terroristes et djihadistes qui y sévissent fondent leur revendication sur l’Islam et appellent, à l’application stricte de la Charia. Parallèlement à la menace djihadiste, un autre danger plane sur le reste du pays. Il s’agit de l’extrémisme religieux, fondé par plusieurs visions de l’Islam et nourri par la guerre multiséculaire à laquelle se livrent les différents courants islamiques qui existent au Mali. Chaque courant, au fil des ans, s’est construit et positionné, tant idéologiquement, financièrement que politiquement. « Le Rêve de Dieu », se veut une réponse cinématographique à la menace djihadiste et à l’extrémisme violent. La thématique ramène l’Islam à ses valeurs universelles du partage, de paix et de justice sociale. L’originalité du film réside dans son approche volontariste de la question religieuse. La neutralité, mise en avant tant au travers des personnages que des situations, recentre le sujet autour de sa quintessence. « Le Rêve de Dieu » questionne le rapport de chaque croyant face à lui-même, ensuite vis-à-vis de sa communauté et enfin par rapport à Dieu. Je veux, à travers mon métier et ma passion, démontrer, sans heurter ni influencer, que le rêve de Dieu est le même pour tous. Je tiens, par la magie du cinéma, à montrer aux différents courants islamiques qu’ils ont plus de convergences que de divergences. Le film se veut donc une entreprise artistique au cœur d’une problématique contemporaine. C’est dans cette logique qu’il faut comprendre notre choix de décors naturels, de comédiens provenant à la fois du Mali, du Burkina Faso et du Sénégal. Tout au long du film, le personnage principal se caractérise par sa retenue et sa discrétion. N’Tjo parle très peu et agit beaucoup. Ses prises de parole sont toujours teintées de citations philosophiques ou d’allusion aux versets coraniques. Il est toujours objectif et neutre. Ses positions et prétentions personnelles viennent systématiquement au second plan, quand il s’agit des principes et valeurs prônés par sa religion. La mise en scène sera portée par l’action. Les versets coraniques et les différentes interprétations de la religion sont évoqués au travers de plusieurs codes et énigmes, que les cinéphiles déchiffreront, au fur et à mesure. Les choix artistiques restent mesurés dans ce film, laissant beaucoup plus de place à la réalité. Les costumes, en déphasage avec la pratique populaire, seront l’un des charmes de la réalisation pour moins de stéréotypes et plus d’ouverture. Le film est tourné principalement en milieu rural, dans le village de Sanko. Les décors principaux sont la mosquée, le champ de N’Tjo, la maison du Chef de village, les familles SALL et NAITE, l’école coranique et la mairie. Quelques séquences sont tournées dans des endroits touristiques et emblématiques du village de Sanko. Trois décors sont prévus pour les séquences à tourner en ville. Il s’agit de la somptueuse villa de la famille DEBA et les appartements privés de Niele, la sœur aînée de N’Tjo.

Producer's note