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Les contes de l'au-delà

Documentary, by Marie Laurentine BAYALA (Burkina Faso)

StoryBiZ (Burkina Faso)

70 minutes
development stage

Sorry, translation under way
Au Burkina Faso, une femme court. Elle court encore plus vite pour échapper à une meute qui veut en finir avec sa vie. Puis, elle apparaît dans un nouvel univers avec un nouveau statut peu enviable. C'est une sorcière des temps moderne qui vit recluse avec d'autres femmes accusées de sorcellerie dans un centre esseulé. En 2019, elles étaient 1246 dans cette situation. Leur nombre ne fait qu’augmenter d’année en année. Puis, un jour toutes ces femmes se rendent compte de la puissance de la parole.

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Synopsis

Sorry, translation under way.
Elles n’ont pas eu droit à la parole pour se défendre, elles ont dû fuir pour sauver leurs vies. Recluses dans un centre d’accueil à Ouagadougou, des centaines de femmes se sont murées dans le silence. Mais le temps de la libération de la parole a sonné. Les femmes accusées de sorcellerie transforment leur cour en un tribunal populaire. Ainsi, débute un procès au cours duquel, elles vont déverser leur trop plein de souffrance et demander des comptes à leurs bourreaux. Une fois libérée, elles se métamorphosent et rêvent d’une seconde vie et de justice dans l’au-delà. A la tombée de la nuit, elles se transforment non pas en sorcières comme dans l’imaginaire collectif, mais en superwomen pour poursuivre dans l’au-delà, l’œuvre du jugement dernier.

Director's note

Sorry, translation under way.
Il faut être psychologiquement fort pour fréquenter le centre d’accueil des femmes accusées de sorcellerie de Paspanga. L’image que renvoie ce lieu est effrayante de prime à bord. Quand j’y suis entrée pour la première fois, j’ai eu envie de fuir, de partir loin. L’endroit ressemble à un asile de fous ou à une prison à ciel ouvert. Au début j’avais peur qu’elles me rejettent où qu’elles n’adhèrent pas à mon projet de film. J’ai pris le soin d’établir une relation personnelle avec chaque femme. J’ai appris à connaître l’histoire de chaque pensionnaire en passant du temps avec elle. Cela m’a pris plus d’une année pour juste créer des liens avec elles. J’ai opté pour une démarche anthropologique. Aujourd’hui, quand j’arrive au centre, je dois faire le tour de chaque maisonnée pour saluer chaque femme. Je ne fais pas un film sur les femmes accusées de sorcellerie, je fais un film avec elles. Elles parlent par elles-mêmes et pour elles-mêmes. Au fil des ans, mon regard sur ce centre et ses pensionnaires a changé. Je vois en ces femmes, une part de ma propre vie faite de rejet, de silence. J’ai grandi dans une famille polygame, où l’amour n’était pas la chose la mieux partagée. Je suis sortie de cette famille marquée à vie. Ces femmes et moi sommes toutes des naufragées qui maintiennent la tête hors de l’eau pour ne pas couler. Au début rebutant, ce lieu est devenu une seconde famille pour moi. Chaque fois que je leur rends visite, elles me couvent de leur amour, me chargent les bras de cadeaux. Du coup, je me sens aimée d’un amour vrai, chose que j’ai manqué dans ma jeunesse. Comme l’a écrit Hamadou Hampaté Bâ « La parole écorche et coupe. Elle modèle, déforme et module. Elle irrite, amplifie, apaise, rehausse et rabaisse. Elle perturbe, guérit, rend malade et selon sa charge, parfois tue net ». Ces femmes n’ont pas eu droit à la parole, elles ont préféré se terrer dans un silence « coupable ». Avec Les Contes de l’au-delà, elles prennent la parole pour se défendre, pour demander des comptes, pour réécrire leurs histoires. Avec ce procès fictif que provoque mon film, je veux permettre à ces femmes de renverser leurs pensées et peut-être plus tard, le cours de leurs histoires. Rien qu’à l’idée d’oser juger leurs bourreaux, elles pourront quelque part entamer un processus de guérison interne. Par la puissance de la parole, elles font une catharsis collective qui libère la femme puissante qui sommeille en elles. Une transformation qui va me permettre d’introduire la partie fantastique de mon film. Libérées, à présent puissantes, elles osent rêver de l’au-délà, là où coulent le miel et
le lait, là où règne justice et droiture. A mon avis, on a toujours parler pour elles, il est temps qu’elles prennent la parole pour dénoncer elles-mêmes ce qu’elles vivent, pour que la situation avilissante dans laquelle elles se retrouvent ne serve plus de fonds de commerce pour certaines associations ou ONG qui parlent à leur place. Le temps du self-empowerment (émancipation) a sonné pour elles.
Ce film est une ode d’espoir pour cette centaine de femmes et pour moi-même afin de réécrire les rapports entre femmes. Les femmes ne sont pas nées pour se combattre. Elles peuvent s’unir pour faire fléchir les normes punitives et avilissantes de la société. Cette société qui édicte les règles pour être une bonne femme, jette en pâture ces mêmes femmes à la vindicte populaire une fois vieilles. Je vois ma société comme la promotrice de valeurs injustes corroborées par les religions dites révélées. Même si je choisis de montrer des scènes de prière dans ce film, je ne cautionne pas pour autant le rôle que je joue ces religions dans le maintien des femmes en esclavage.
En ce qui concerne la réalisation de ce film, j’ai choisi de rester dans un seul et même décor. Il s’agit du centre d’accueil des femmes accusées de sorcellerie de Paspanga. Je veux donner le temps nécessaire à ces femmes pour qu’elles osent libérer la parole. Comme si je les accompagnais dans leur quête, je prendrai le temps nécessaire pour faire des images posées, parfois avec des cadrages fixes et de longs moments de silence. Je vais donc les filmer de loin pour leur dire qu’elles ont le droit de prendre le temps pour se lâcher. Je vais les filmer à travers leurs fenêtres et portes de chambres, devenues comme des cellules de prison. Dans ce monde qui découle des croyances mystiques, je vais emprunter les codes du mystère en filmant les femmes d’une manière irréelle. Je vais filmer ces ombres qui passent furtivement, ces corps envahis par la fumée de la cuisine qui donnent l’impression de voir des fantômes etc.
C’est quand va arriver le temps du procès que je vais filmer mes personnages en plan serré pour laisser voir leurs émotions et l’expression de leurs visages. Ce film joue sur les couleurs pour raconter un passé « présent » et un futur radieux que les femmes veulent embrasser. Du début du film jusqu’au procès, les images seront en noir et blanc pour signifier qu’elles sont toujours enchainées par leur passé. Dès que les femmes vont affronter ce pesant passé, les images vireront à la couleur pour exprimer la vivacité retrouvée. C’est alors que ces femmes entament leur voyage
au ciel pour conter leurs rêves de l’au-delà. Avec des images de la galaxie et des prises de vue réelles, je pourrai symboliser cette envie de s’envoler.

Producer's note

Film fact sheet

Title Les contes de l'au-delà
Category documentary
Duration 70 minutes
Director Marie Laurentine BAYALA
(Burkina Faso)
Producer in charge StoryBiZ
(Burkina Faso)
Filming locations
Stage ra qéirybccrzrag
The project seeks
Budget XX XXX
Secured funding XX XXX
Coproducers own funds X XXX
Supported by
OIF
Available elements

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