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Le parcours

Documentary, by Arice SIAPI (Cameroon)

TIMELINE (Cameroon)

70 minutes
development stage

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Synopsis

Sorry, translation under way.
Bana est un ancien trafiquant de moto. Cette activité consiste à acheter des motos au Nigeria et les convoyer au Cameroun puis en Centrafrique afin de les vendre. Après son mariage, rattrapé par la dangerosité et l'illégalité de sa profession, Bana a préféré abandonner pour mener une vie plus stable. Depuis 7 ans, Bana fait de la musique lors des cérémonies de mariages ou de baptêmes, afin de subvenir à ses besoins.
Au début, cette activité lui suffisait, à lui et à sa femme. Mais entre-temps, il a perdu son père et il est devenu chef de famille. Sa mère, ses frères et ses sœurs se sont ajoutés à ses charges. Sa famille a continué à grandir avec l'arrivée de ses propres enfants et des problèmes liés à sa belle-famille.
C'est avec beaucoup de difficultés qu'il parvient à joindre les deux bouts grâce à ce que lui rapportent ses prestations scéniques. Malgré les petites sommes qu'il obtient grâce aux sociétés de téléphonies locales qui utilisent son image et commercialisent certaines de ses chansons (pour des musiques d'attente ou des sonneries par exemple), Bana est endetté tout le temps et ne mène pas la vie qu'il voit d'autres artistes mener. Il a très rapidement compris que le succès qu'il escompte n'arrivera pas à cause du style de musique qu'il pratique et qui n'intéresse qu'une partie de la population du nord du pays.
Son rêve serait de faire évoluer sa pratique musicale, trouver un public plus nombreux et de nouvelles sources de revenus. Pour cela, il cherche des fonds pour enregistrer un nouvel album et collaborer avec un chanteur populaire qui l’aidera à changer de répertoire. C'est en vain qu'il essaye d'emprunter de l'argent à sa famille et dans des banques.
Finalement, comme il le fait à chaque fois que l’argent vient à manquer, il se tourne malgré lui vers ses anciens coéquipiers du trafic de motos. Séka Séka, son ami, le chef des trafiquants, vient à son aide et consent à ce que Bana fasse un autre voyage avec la bande, pour bénéficier du fruit de leur trafic.
C’est alors que Bana se lance une nouvelle fois sur les routes avec sa bande, dans un périple entre le Nigeria et le Cameroun.

Director's note

Sorry, translation under way.
J’ai passé près de 30 ans à N’Gaoundéré dans la région de l’Adamaoua au Cameroun, de l’école primaire à l’université. C’est une région au centre nord du pays, bordée à l’ouest par le Nigeria et à l’est par la République centrafricaine. Sensible aux questions sociales, j’ai travaillé là-bas pour plusieurs associations. J’ai alors pu toucher du doigt les problèmes liés à la sous-scolarisation et au chômage, qui ont par la suite nourri mon travail de cinéaste.
En 2008, j’ai réalisé un documentaire de 52 minutes, dans lequel je traitais déjà de la question du chômage et du risque de l’accroissement de la criminalité suite à la modernisation prématurée d’un abattoir dans une zone qui n’en avait pas encore besoin. En 2013 dans la série ATCHAABA (LES MOTOS TAXIS), j’ai pu observer comment le
LE PARCOURS — Réal. Arice SIAPI Prod. Timeline (Cameroun) & Dryades Films (France)
chômage et la sous-scolarisation poussaient les jeunes vers le précaire métier de moto taximan, les exposant aux agressions d’autres jeunes qui avaient basculé dans la délinquance et la criminalité. En 2022, près de 10 ans plus tard, le malaise s’est amplifié. C’est justement en 2013, alors que je réalisais ATCHAABA, que j’ai rencontré Bana Manga, mélomane sympathique, pétillant, vif et toujours souriant. Cet ancien trafiquant de motos, après avoir frôlé la mort à plusieurs reprises, venait de laisser tomber cette activité dangereuse qu’il avait commencée 5 ans plus tôt pour se consacrer à la musique de griot.
La contrebande de motos est une activité à haut risque, mais elle peut rapporter gros. Les motos sont achetées au Nigeria en pièces détachées, puis revendue entières au Cameroun. Lorsqu’il l’exerçait, Bana devait souvent se rendre au gigantesque marché de Mubi, au nord-est du Nigeria, où sont vendues les motos en pièces détachées. Lui et ses acolytes chargeaient ensuite une à une les pièces sur leur propre moto, formant un chargement qui pouvait parfois dépasser les cent kilos. Ils partaient ensuite tous ensemble sur les routes, en convoi.
S’ensuivait un périple de plusieurs jours, à 150km/heure de jour comme de nuit, à travers les routes et les pistes, afin de déjouer les contrôles et les douanes. Ils traversaient parfois des zones sensibles, ou pouvaient sévir coupeurs de route ou groupes armés. Le risque était tel que les membres du clan prenaient souvent des excitants vendus sur le marché noir, pour combattre la fatigue et la peur. Les routes étant parfois mauvaises, voire inexistantes, et les accidents étaient monnaie courante.
C’est la dangerosité de cette activité qui a convaincu Bana de s’écarter de la profession. Une fois marié et père, ses responsabilités ont changé. Jamais il n’oubliera ce jour si sombre, lorsque son ami Inoussa n’est jamais arrivé à destination. C’est à partir de ce jour, qu’il a refusé de repartir avec ses camarades et qu’il s’est mis à la musique traditionnelle.
Mais aujourd’hui, au bout de 9 ans, il se rend bien compte que cette musique exécutée dans les mariages et enterrements ne lui suffit plus. Il aimerait se tourner vers la musique plus populaire pour conquérir un nouveau public, vendre sa musique, faire des concerts et des tournées. Il souhaite surtout avoir plus de la notoriété pour pouvoir passer des contrats lucratifs avec des marques. N’ayant pas accès au crédit bancaire, il est souvent tenté de rappeler ses coéquipiers et amis contrebandiers pour qu’ils l’épaulent. En
LE PARCOURS — Réal. Arice SIAPI Prod. Timeline (Cameroun) & Dryades Films (France)
mobilisant 1.500.000 francs CFA (environ 2 250 €), il pourrait produire un album et relancer sa carrière. Son ami Séka Séka, un Centrafricain plutôt réservé et assez méfiant, est installé au Cameroun depuis plus de 10 ans. Il est devenu le chef des trafiquants de motos entre le Nigéria, le Cameroun et la Centrafrique. C’est lui qui va mobiliser les membres du groupe, et encourager Bana à faire un dernier voyage avec eux.
Je suis restée très admirative et en contact avec cette communauté particulière qui flirte avec la mort au quotidien, en faisant un pied de nez à leur condition difficile. Nombreux sont ceux parmi eux qui ont perdu la motricité et même la vie dans ce métier. Ils sont souvent célibataires et le mariage les pousse la plupart du temps à quitter le métier, car les familles ne supportent plus les risques qu’ils encourent à chaque voyage.
Ces jeunes s’entraident. Ils ont développé des tontines, des associations collectives d’épargne, pour s’entraider en cas d’accident ou de coups durs, et surtout pour accompagner leurs membres vers des changements d’activité légaux. A chaque fois que la mort frappe, ils rendent hommage à leurs camarades décédés en composant une musique et en tournant un clip vidéo qui leur est dédié. La musique pour eux revêt une importance particulière, c’est le seul biais sain par lequel ils arrivent à s’évader et à apaiser leurs cœurs chargés de doutes.
L’enjeu narratif principal du film — la recherche de financement de Bana pour financer un album de musique — est pour moi un prétexte pour parler d’un problème de fond qui me tient à cœur depuis toujours. Je veux faire ce film avec Bana pour mettre en lumière le quotidien de ces jeunes que je connais bien et dont la solidarité reste le seul moyen de sortir de cette impasse, raison pour laquelle ils se déplacent toujours en groupe. Ils sont pleinement conscients de leur situation sociale désespérée, et ils ont imaginé des moyens de résilience. Pour tenir, ils utilisent la musique pour apaiser leurs cœurs, des excitants pour se donner la force et le courage de braver la peur et de continuer. Leur seul désir est de réunir assez d’argent pour pouvoir enfin décrocher de cette activité à haut risque, et se construire une existence nouvelle loin des routes, en sécurité.
Avec ce film, je souhaite avant tout parler d’une jeunesse camerounaise tourmentée et prise au piège par un système qui les a marginalisés. J’ai envie de montrer que cette jeunesse démunie, qui a un code d’honneur, est courageuse et déterminée à se faire respecter et se battre jusqu’au bout.
LE PARCOURS — Réal. Arice SIAPI Prod. Timeline (Cameroun) & Dryades Films (France)
Je suis en préparation de ce documentaire depuis plusieurs années et je suis restée en contact permanant avec mes protagonistes qui partagent avec moi régulièrement leur quotidien. Ils souhaitent plus que jamais partager aux yeux du monde la réalité dans laquelle ils vivent.

Producer's note

Film fact sheet

Title Le parcours
Category documentary
Duration 70 minutes
Director Arice SIAPI
(Cameroon)
Producer in charge TIMELINE
(Cameroon)
Film languages french
Filming locations
Stage ra qéirybccrzrag
The project seeks
Budget XX XXX
Secured funding XX XXX
Coproducers own funds X XXX
Supported by
OIF
Available elements

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