Synopsis
(sorry, under way)
Parfois, des événements sont tellement traumatiques, que la mémoire préfère oublier. L’histoire est alors parsemée de trous, sa transmission est interrompue. Depuis le départ du dictateur Jean-Claude Duvalier, le travail de mémoire sur les crimes de la dictature a laissé la place à la lutte pour la justice face à de nouveaux crimes et s’est embourbé dans les crises politiques. Les souvenirs déjà étouffés sous la dictature, sont restés là où ils étaient. En 1964, François Duvalier qui avait été élu en 1957, a le contrôle du pays à travers son appareil répressif. Il a éliminé l’opposition politique, les mouvements sociaux,
syndicaux et paysans. Toute forme d’expression ou d’association sont interdites. S’opposer à la dictature devient un crime. Beaucoup d’exilés ont fui vers la République Dominicaine, où ils ont constitué des camps d'entraînement. Fred Baptiste, commandant des Forces Armées Révolutionnaires dirige un commando d’une trentaine d’hommes pour débarquer en Haïti, lancer l’avant garde d’une guérilla dans les montagnes et renverser la
dictature. Les résistants clandestins s’appellent kamoken. Fred Baptiste et sa troupe ont opéré dans le Sud-Est pendant deux mois à l’été 1964, ils sont poursuivis par les forces gouvernementales, monitorés par les services secrets américains, parfois acclamés par l’opposition. Mais ce qui n’a jamais été rapporté, ce sont les massacres qu’ont fait les forces gouvernementales contre les populations paysannes sur tout le tracé suivi par les rebelles. Des centaines de personnes ont été tuées, et jetées dans des fosses éparpillées entre la ville côtière où a eu lieu le débarquement et la forêt des pins où s’était établis ce petit groupe de guérilleros. Je vais revenir sur le fil du temps, convoquer des fragments de mémoire dont la mienne et des traces écrites retrouvées, pour comprendre ce qui s’est passé à l’été 1964, l’année où François Duvalier se proclame président à vie. Quel rôle ont joué les pays voisins, particulièrement la République Dominicaine et les Etats-Unis. Je vais chercher à retracer comment des familles entières ont du fuir le pays se réfugier ailleurs, comme la mienne qui a laissé Haïti en 1965. Nous avons vécu comment l’engagement de mon oncle Max Chancy l’a poursuivi : surveillés par les services secrets, ils ont passé 17 ans sans statut légal au Canada. En exploitant des documents d’archives venant de plusieurs sources, de même que les témoignages de paysans qui étaient là à l’été 64, le film se déroulera comme une enquête, au cours de laquelle on découvre les faits, et au fur et à mesure on comprend les mécanismes qui ont permis à une telle terreur de s’établir et de recouvrir Haïti pendant 30 ans. On comprend aussi que les trous de mémoires, font peut être partie de la stratégie des dictateurs pour leur survie et leur impunité.
Film fact sheet
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